IL FAUT SAUVER LA PLANIFICATION FAMILIALE
CAMEROUN
La pratique qui permettrait de réduire autant la mortalité maternelle estimée à 30 décès par jour, qu’infantile, est victime aussi bien du manque d’argent que des préjugés des populations.
En 2017, la pratique de la planification familiale par 1 280 000 femmes Camerounaises, à travers l’utilisation d’une méthode moderne de contraception a permis d’éviter 323 000 grossesses non désirées ; 74 000 avortements à risque et 1 500 décès maternels. D’après les statistiques issues du ministère de la Santé publique. En attendant une étude plus large qui permettrait de déterminer cet impact et réactualiser les états, les dernières Enquêtes démographique de santé (Eds), indiquent que les décès maternels ont augmenté au Cameroun ces dernières années, passant de 430 à 782 pour 100 000 naissances vivantes entre 1998 et 2011. Soit l’équivalent de 25 à 30 décès par jour. La situation est depuis lors stagnante (Eds 2014). Selon les estimations de la Banque Mondiale, ce taux est le 15e plus haut au monde.
La planification familiale explique Pr Robinson Mbu, Directeur de la Santé familiale au ministère de la Santé publique est l’un des quatre piliers pour la réduction des décès maternels. Comme le démontre les chiffres suscités entre 30 et 42% de décès maternels ont été déjà évités grâce à planification familiale. Les chiffres peuvent être revus à la hausse mais la pratique souffre de nombreux goulots d’étranglement au rang desquels : le manque d’argent et le désamour des populations à cause d’une mauvaise compréhension de sa définition. Beaucoup l’ont compris au sens de limitation de naissance alors qu’il s’agit de contrôle et d’espacement de naissance dans les foyers. « La planification familiale veut dire avoir le nombre d’enfants qu’on veut, mais dans les conditions de sécurité pour la maman », explique André Mama Fouda, ministre de la Santé publique. Et d’ajouter pragmatique : « Le meilleur moyen est de le faire naturellement en donnant l’écart qu’il faut, en moyenne deux ans entre chaque accouchement. Mais comme l’être humain est faible, il faut utiliser un moyen contraceptif ».
Afin de réduire cette hausse continue en mortalité maternelle, le Cameroun s’est inscrit dans l’Initiative FP 2020 (Family planning) en 2014. Une décision matérialisée par dix engagements visant à faire passer la prévalence de 16% à 30% d’ici 2020 ; recruter plus de 900 000 utilisatrices additionnelles ; augmenter d’au moins 5% chaque année le budget alloué à l’achat des contraceptifs. L’atteinte de cet objectif est soumise à une contrainte financière estimée 37,2 milliards de Fcfa. « Nous disposons de la moitié », affirme le patron de la Santé en opération de charme auprès des partenaires au développement à l’instar du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) ; l’Agence française de développement (Afd) ; les gouvernements Britannique (Dfid) et américains (Usaid), la Giz ; Kfw ; Bid, etc. Sous l’égide de la Fesade (Femme, santé et développement), la société civile n’entend pas rester en dehors de cette bataille pour des résultats fructueux pour le bien-être de la femme, de l’enfant et de la famille.
Nadège Christelle BOWA
NADEGE s’implique pieds et mains liés, pas parce-qu’elle est une femme, mais parc qu’elle vit la vérité en face, elle nous a déjà accompagné plusieurs fois dans des ateliers ayant traits à la planification familiale.
Merci. Il faut dire que le sujet au regard des chiffres ne saurait laisser indifférent. En outre, quand on a perdu un être des suites de complications à l’accouchement, on est davantage marqué.