Journée Internationales de Microbiologie : Yaoundé accueille le banquet scientifique ce jour
Au total 28 pays seront présents à ces travaux de réflexion sur la résistance aux antimicrobiens sous le prisme de l’approche « One health » en français « Une santé ». En prélude à cette rencontre des hommes et femmes de la science, sur deux jours (10-11 décembre), deux ateliers ont été organisés hier lundi 9 décembre 2024 à Yaoundé, par la Société Camerounaise de Microbiologie (Socami) dont l’un sur la Mpox anciennement appelée variole du singe.
Plus de 60 après la découverte du virus de la Mpox en1958 au Danemark chez des singes gardés en captivité à des fins de recherche ; et plus de 50 ans, après que la forme humaine de la maladie a été identifiée pour la première fois en 1970 en République démocratique du Congo chez un garçon de neuf mois, on ne sait pas toujours grand-chose sur cette maladie au sein de l’opinion. Pourtant selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Mpox reste une menace aujourd’hui, et la recrudescence des cas dus aux sous-clades Ia et Ib observée en République démocratique du Congo et dans d’autres pays suscite des inquiétudes. Plus de 120 pays ont signalé des cas de Mpox entre janvier 2022 et août 2024, avec plus de 100 000 cas confirmés en laboratoire signalés et plus de 220 décès parmi les cas confirmés. Pour davantage le démystifier, le virus de la Mpox a été l’objet d’un atelier qui s’est déroulé hier lundi 9 décembre 2024 à Yaoundé en prélude à la deuxième édition des Journées internationales de microbiologie (JIM 2024). L’interview du Pr Hortense Gonsu, Présidente de la SOCAMI, ICI.
Placés, au regard de la complexité du sujet, sous le patronage des ministères de la Santé publique, celui de l’Elevage, des pêches et des Industries animales ; de l’Agriculture et du développement rural ; des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, les travaux de ce banquet scientifique s’ouvrent ce mardi 10 décembre sous le thème : « Intégration de l’approche « une santé » dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens : challenges et perspectives ». Une conférence internationale qui « …vise à booster, à aider les professionnels de santé travaillant dans des laboratoires du secteur public ou privé dans leur capacitation à développer et harmoniser les techniques utilisées dans le but de donner le meilleur diagnostic aux populations ; Harmoniser les pratiques en termes de stratégies nationales de lutte contre la résistance aux antimicrobiens en embrassant le volet de ‘One health’ », a expliqué Dr Carrel Founou Zangue, Enseignant chercheur, président du Comité d’organisation.
Du Mpox au menu
Les différents ateliers organisés en prélude à ce grand rassemblement des représentants de 28 pays du monde avec pour objectif de partager leurs expériences dans la lutte contre la Ram qui est un fléau mondial en particulier dans les pays en voie de développement, avait pour but de mettre les jeunes professionnels au même niveau d’information avant le grand-messe. « Cet atelier a pour but de discuter, d’échanger les bonnes pratiques, les challenges de la réponse au Mpox telle qu’elle est mise en place au niveau continental mais également telle qu’elle a été mise en place bien avant cette épidémie dans les pays que ce soit en RCA, au Cameroun et dans tous les pays où sont présents les Instituts Pasteur. C’est également l’opportunité de voir où le Cameroun se trouve dans la préparation de la réponse à cette épidémie et surtout l’approche « One health » qui sera partagée par le modérateur de la journée Dr Abel Wale, Directeur général du Laboratoire national Vétérinaire (Lanavet) », a souligné Pr Yap Boum II, Directeur Exécutif de l’Institut Pasteur de Bangui en RCA, dans son propos introductif situant le contexte et les articulations de l’atelier sur la Mpox.
Celui-ci est délivré en virtuel depuis la RDC où il soutient la réponse à la Mpox en qualité de Deputy IM pour Africa CDC au niveau continental et Pasteur. Un moment d’échanges avec la jeune génération qui les a conduits en immersion sous la supervision du Dr Wale, dans un laboratoire pour des tests de diagnostic. L’objectif étant de s’assurer : « qu’on puisse profiter de cette épidémie comme une opportunité de décentraliser véritablement la réponse, le diagnostic pour le Mpox mais également pour toutes les maladies émergentes et re-émergentes qui pourraient arriver », tel que souhaité par le Prof Yap Boum II qui espère sortir de ces échanges « avec de véritables propositions, synergies et partenariats qui feront de la lutte contre l’antibiorésistance et autres challenges liés à la microbiologie, une véritable opportunité non seulement pour le Cameroun, mais pour l’Afrique en général mais également pour le monde ». Il faut dire que selon l’OMS, le dépistage de la Mpox peut s’avérer difficile, car d’autres infections et maladies peuvent lui ressembler.
Nadège Christelle BOWA