Changement climatique

La campagne adapt2live lancée pour mobiliser le soutien  international

Adaptation et résilience en Afrique

Power Shift Africa, groupe de réflexion climatique, a lancé une campagne panafricaine pour mobiliser le soutien international aux initiatives d’adaptation et de résilience sur le continent et pour obliger la communauté mondiale à augmenter le financement des initiatives d’adaptation.

Intitulée Adapt2Live, la campagne cherche à mettre en évidence l’adaptation et la résilience comme une question urgente pour l’Afrique tout en faisant pression pour leur élévation dans l’agenda politique du discours climatique. « Le temps de reporter à plus tard les aspirations audacieuses en matière d’adaptation au climat est révolu depuis longtemps. L’Afrique ne peut pas se permettre de retarder davantage le débat vital sur l’adaptation alors que nos communautés subissent déjà les ravages d’une crise climatique que nous n’avons pas provoquée. Des actions climatiques ambitieuses, collectives et intentionnelles sont nécessaires dès maintenant » affirme Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa. « L’urgence climatique constitue une menace immédiate et intergénérationnelle pour la résilience des communautés et de la biodiversité africaines. Pendant trop longtemps, les besoins et les coûts d’adaptation de l’Afrique ont été laissés de côté, avec des conséquences néfastes pour notre continent. Il n’a jamais été aussi urgent d’agir », soutient sa collègue, Amy G Thorp, conseillère principale en adaptation et résilience.

Pour elle, « La campagne Adapt2Live répond aux besoins d’adaptation de l’Afrique, au déficit financier croissant et met en lumière les nombreuses solutions fondées sur les droits et centrées sur les personnes qui existent déjà à travers l’Afrique. Nous devons nous rassembler derrière cette campagne si nous espérons faire de l’adaptation une priorité dans l’agenda climatique et politique ». Les organisateurs d’Adapt2Live affirment que l’adaptation climatique n’a été que marginalement abordée lors du Sommet africain sur le climat. Ce qui a vu le sujet marginalisé dans l’agenda climatique multilatéral. Ce, malgré la place centrale de l’adaptation dans le discours.  Ce qui nuit à la capacité du continent à faire face à l’urgence climatique qui s’intensifie. Ils notent par ailleurs que les interventions d’adaptation ont jusqu’à présent été réactives, progressives, fragmentaires et manifestement insuffisantes, avec un écart de mise en œuvre qui se creuse et un manque de temps pour mener une action climatique décisive.

Des solutions éclairées par les réalités locales

Responsable de campagne de Don’t Gas Africa, Bhekhumuzi Dean Bhebhe, pense que : « Cette campagne est une tapisserie dont chaque fil est tissé dans le but de favoriser la croissance et d’éradiquer la pauvreté grâce au développement durable en Afrique d’une manière qui donne la priorité aux personnes, à leurs besoins et à leurs solutions. La campagne Adapt2Live n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment ». En effet,  « Les dirigeants africains n’ont plus le luxe de retarder les interventions d’adaptation. Les moyens de subsistance, la souveraineté alimentaire et l’accès à l’eau sont dangereusement menacés par les sécheresses, les cyclones et les catastrophes climatiques récurrents », souligne Lorraine Chiponda, coordonnatrice principale du Movement Building Space. Selon elle, le continent doit élever les discussions sur l’adaptation au climat et la résilience parce que nos circonstances l’exigent. « Ce que nous faisons maintenant déterminera si le continent et ses habitants survivront à l’urgence climatique ». ​

Les militants affirment que le continent regorge de solutions d’adaptation, parmi lesquelles les systèmes de connaissances autochtones. Depuis des générations, ces systèmes de connaissances traditionnelles offrent des solutions spécifiques au contexte, éclairées par les réalités locales pour protéger et renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes africains. Le développement de l’agroécologie, la souveraineté alimentaire et la restauration de la nature ont été proposés comme des solutions qui ancreront le continent sur une voie de développement solide. Bon nombre de ces initiatives sont menées localement et reposent sur des systèmes de connaissances traditionnelles ou autochtones. La campagne démontrera également les interventions potentielles qui pourraient conduire le programme de développement du continent d’une manière plus adaptable, durable, résiliente et verte. Faut-il le rappeler, l’Afrique a été aux portes de la crise climatique au cours des trois dernières décennies, avec des inondations meurtrières, des sécheresses dévastatrices et des vagues de chaleur détruisant des vies et des moyens de subsistance, des événements qui ont marqué l’intensité et l’urgence de la calamité de notre époque.

Nadège Christelle BOWA

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