L’agenda chargé du Cameroun à la COP 16 sur la Biodiversité
Le pays qui affiche son leadership sur un certain nombre de thématiques clés durant la 16e conférence des parties (COP 16) des Nations Unies sur la biodiversité à Cali en Colombie, notamment au sein des Groupes régionaux de la Convention sur la biodiversité-Afrique, entend présenter outre sa position au cours de ces assises, mais aussi est très impliqué dans de nombreux side events où les membres de sa délégation forte de six personnes, présenteront selon la thématique à l’ordre du jour, l’expérience du pays dans des domaines comme celui du Data reporting, la coopération, etc.
SUMMARY
A busy agenda for Cameroon at COP 16 on biodiversity
Cameroon, which is demonstrating its leadership on a number of key issues at the 16th United Nations Conference of the Parties (COP 16) on Biodiversity in Cali, Colombia, notably within the Regional Groups of the Convention on Biodiversity-Africa, not only intends to present its position at the conference, but is also heavily involved in a number of side events where members of its six-person delegation will present the country’s experience in areas such as Data Reporting (Target 21), Cooperation, Resource mobilization (Target 19); Planning, monitoring and review mechanisms; DSI issues including digital sequencing information; Synthetic biology and aspects of biodiversity and climate change etc. depending on the theme on the agenda. Cameroon ratified the Convention on Biological Diversity (CBD) in 1994, demonstrating its commitment to working to conserve biodiversity. It has set 28 objectives, coordinated by the Biodiversity Focal Point of the Ministry of the Environment and Nature Protection.
This story was produced as part of 2024 CBD COP 16 Fellowship organized by Internews Earth Journalism Network
Avec quelque 23 000 délégués préinscrits représentant presque tous les pays de la planète, la 16e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 16 de la CDB) ouvert ce dimanche 20 octobre 2024 à Cali en Colombie, marque selon le secrétariat de la Convention, « l’arrivée d’un moment crucial pour la biodiversité ». En effet, après l’adoption historique par la COP 15 du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF) en 2022, la réunion de deux semaines à Cali devrait être un événement déterminant dans la mise en œuvre des objectifs ambitieux du cadre et des 23 cibles pour 2030, y compris la protection de 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030, la réduction des subventions néfastes et la restauration des écosystèmes dégradés. S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture aux côtés du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres (par vidéo), et de Susana Muhamad, ministre colombienne de l’environnement et présidente de la COP 16, le président colombien Gustavo Petro, a martelé son désir d’en faire un évènement inoubliable par la qualité des engagements visant à sauver la planète : « La bataille va commencer et la Colombie veut y participer », a clairement souligné, Gustavo Petro.
« Nous devons lutter pour la vie, pour préserver la vie sur terre », a déclaré le président colombien regrettant que l’humanité ait l’art d’œuvrer contre elle-même dans ce cas précis. « Le sang du monde coule vers le cœur de la Colombie. Il faut changer de paradigme », a-t-il plaidé. Cependant, « Pour que l’humanité prospère, il faut que la nature soit florissante », argue António Guterres. L’appel à la réflexion est donc ouvert à Cali car, « Nous devons laisser à la future génération, une planète qui respire », a déclaré le ministre de l’Ecologie de la Chine, président de la COP 15 en passant le témoin. Les délégués ont du pain sur la planche. Il est attendu des pays qu’ils fassent preuve de progrès dans la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF), qui a fait date. Ils négocieront l’opérationnalisation du mécanisme multilatéral (établi par la COP 15) pour le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de l’information sur les séquences numériques des ressources génétiques (DSI), y compris un fonds mondial.
Trouver un terrain d’entente
Les négociateurs devraient également trouver un terrain d’entente sur la manière de mobiliser des ressources supplémentaires pour la protection de la biodiversité et veiller à ce qu’elles soient fournies en temps utile là où elles sont le plus nécessaires. Au cours des deux prochaines semaines, l’accent sera également mis sur la reconnaissance et l’exploitation des contributions des peuples autochtones et des communautés locales en tant que gardiens de la biodiversité et partenaires clés de sa conservation, de sa restauration et de son utilisation durable. Pour de nombreux observateurs, les enjeux de la COP 16 n’ont jamais été aussi importants. Car, les discussions reflètent les défis multiples auxquels notre planète est confrontée. Plus important encore, elles soulignent l’urgence d’une action collective. La COP 16 est un moment clé pour l’évaluation des contributions nationales au KMGBF. Les parties a-t-on appris, travaillent actuellement à la mise à jour ou à la création d’une stratégie et d’un plan d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB), détaillant la manière dont elles contribueront aux objectifs mondiaux en matière de biodiversité. La COP 15 a convenu que si les pays n’étaient pas en mesure d’achever ces plans d’ici la COP 16, ils pourraient soumettre des objectifs nationaux alignés sur ceux fixés au niveau mondial. Pour la première fois depuis la COP 15, les pays présenteront les progrès accomplis dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’action nationaux pour la biodiversité, un test décisif pour déterminer si le monde est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité fixés pour 2030.
Outre les 33 stratégies et plans d’action nationaux en matière de biodiversité soumis par les parties à ce jour, 105 autres parties ont soumis des objectifs nationaux. Les chefs de gouvernement du Brésil, de l’Équateur, de Haïti, de la Guinée-Bissau, du Guatemala, du Mozambique et du Surinam, ainsi que les vice-présidents de la Bolivie, du Gabon, du Kenya, de Cuba et de l’Espagne sont attendus plus tard dans la conférence. Mais également près de 100 ministres pour le segment de haut niveau de la COP 16 (29-30 octobre), dont le ministre camerounais de l’Environnement et de la Protection de la Nature (Minepded). Helle Pierre a été précédé par ses collaborateurs au rang desquels Joséphine Babette Eloundou, Conseiller Technique No1 et Point focal biodiversité ; Aurelie Taylor Dingom, Point Focal protocole de Nagoya sur APA ; Rigobert Ntep, Point Focal Carthagena sur la Biosécurité. Une délégation forte de six membres. « Ce qui est très rare », commente Mme Prudence Galega, Facilitateur.
La partition Camerounaise
Le Cameroun qui a ratifié la Convention sur la diversité biologique (CDB) depuis 1994, traduisant ainsi son engagement à œuvrer à la conservation de la diversité, s’est engagé à travers 28 cibles, que coordonne le Point focal Biodiversité au ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature « …sous la supervision de l’expérience de la grande sœur », précise Babette Eloundou en désignant Mme Galega. Selon cette dernière, « Le pays joue un rôle de leader dans la préparation au sein du groupe africain, Groupes régionaux de la Convention sur la biodiversité-Afrique, [Ndlr] ». Le Cameroun se positionne aussi comme leader sur les thématiques. « On travaille sur la mobilisation des ressources, les mécanismes de planification de suivi et examen ; les problèmes de DSI dont informations de séquençage numérique, la biologie de synthèse et les aspects de biodiversité et changement climatique. Le Cameroun a rédigé et va soumettre sa position et en salle sur ces thématiques », renseigne Babette Eloundou d’après qui le pays est aussi fortement impliqué dans des side-events. « Le Cameroun a été l’un des pays pilotes qui avait essayé d’aider la Convention à expérimenter le Data reporting. Au cours de ce side event, le Cameroun présentera son expérience. Nous avons également les journées de la coopération parce que le travail que le Cameroun a fait est vraiment un bel exemple de synergie et de coordination qu’ils voudraient que l’on partage avec d’autres pays », explique-t-elle. Par ailleurs, ajoute Mme Galega, le Cameroun va aussi faciliter les side-event « Dialogue sur la biodiversité et le climat » et Susbtainable Ocean Initiative (SOI) en français : Gestion durable des océans.
Nadège Christelle BOWA à
Cali -Colombie (LE MESSAGER)