Le Forum Régional sur le paludisme s’ouvre ce jour à Yaoundé
AFRIQUE
Organisée par Impact Santé Afrique les 05 et 07 mars 2024, cette rencontre qui se tient en marge de la Conférence ministériel de l’OMS, s’inscrit dans un contexte d’urgence sanitaire et d’engagement politique renouvelé pour l’élimination du paludisme.
Le paludisme reste un problème de santé publique majeur dans le monde. Chaque année, cette maladie endémique dans certains pays comme le Cameroun, touche plus de 200 millions de personnes et cause plus de 400 000 décès. Avec 94% des cas et 95% des décès, l’Afrique est la région la plus touchée. Douze (12) pays, dont 11 en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Soudan, Ouganda et République-Unie de Tanzanie) plus l’Inde, sont collectivement responsables de plus de 70 % de l’incidence mondiale du paludisme et de 73 % de la mortalité mondiale due à cette maladie. Cela se traduit par 166 millions de cas et 423 000 décès dans ces pays rien qu’en 2022. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables.
C’est donc dans un contexte d’urgence sanitaire et d’engagement politique renouvelé pour l’élimination du paludisme que va se tenir le Forum régional des parlementaires, des leaders d’opinion et de la société civile sur le Paludisme organisé par Impact Santé Afrique les 05 et 07 mars 2024 à Yaoundé. Puisque cette rencontre se déroule en marge de la Conférence ministérielle de l’OMS sur le paludisme au cours duquel, les pays participants adopteront une Déclaration de Yaoundé réaffirmant leur engagement à atteindre cet objectif d’ici 2030. Pour Olivia Ngou, l’un des messages clés à faire passer auprès de ces décideurs est qu’ils comprennent et en prennent en compte que : « Nous ne pourrons pas gagner la bataille sans un engagement significatif des communautés, en allant au-delà de la simple fourniture de services et en veillant à ce que les communautés soient activement impliquées dans la planification, la mise en œuvre et le suivi des solutions qui répondent à leurs besoins spécifiques ».
Engager les communautés
Par ailleurs, les pays participants à la Conférence ministériel de l’OMS qui se tient demain mercredi 06 mars 2024, devront intégrer dans leur discussion que les programmes de lutte contre le paludisme fondés sur l’égalité des sexes sont essentiels pour accélérer la lutte et sauver des vies. Egalement, la lutte contre le paludisme étant confrontée à plusieurs défis tels que les menaces biologiques, le changement climatique, les conflits multiples dans certains pays… Il est essentiel de trouver des outils nouveaux et efficaces qui soient accessibles à tous. Alors que le financement de la lutte contre le paludisme diminue, il est essentiel que les pays endémiques augmentent de manière significative leurs budgets nationaux de santé et de lutte contre le paludisme afin d’accélérer les progrès. Pour avoir augmenté son budget santé à12,2 %, le Malawi constitue un exemple fort. Au regard des enjeux que charrient, la Conférence ministérielle de l’OMS qui se tient pour la première fois depuis la Déclaration d’Abuja en 2001 et rassemble autour d’une même table le ministres de la Santé et des Finances, le forum des parlementaires semble essentiel pour préparer et accélérer le suivi de la déclaration ministérielle de Yaoundé, mais aussi pour assurer la mobilisation des fonds nationaux et l’engagement communautaire en faveur de l’élimination du paludisme après la conférence des ministres de la santé.
Raison pour laquelle, pendant deux jours, le Forum régional sur le paludisme entend jouer un rôle central dans l’information et la sensibilisation des parlementaires, leaders d’opinion et la société civile dans les pays HBHI (les plus touchés par le paludisme Charge élevée Impact élevé) sur les stratégies de contrôle du paludisme, les principaux défis et les solutions existantes et disponibles. Mais aussi, renforcer les capacités des participants sur les lacunes financières pour l’élimination du paludisme, les questions en jeu et leurs rôles clés dans la mobilisation des fonds nationaux ; Renforcer la collaboration entre les principaux dirigeants et les responsables des programmes nationaux de lutte contre le paludisme… Une cinquantaine de participants sont attendus à cet événement hybride.
Nadège Christelle BOWA