Le plaidoyer d’Onufemmes en faveur des filles et femmes camerounaises
Visite de Winnie Byanyima
Au cours de sa visite de travail sur le sol camerounais, Winnie Byanyima, Directrice Exécutive de ONUSIDA et Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies a rencontré des femmes leaders du pays. Un cœur à cœur riche en émotion et enseignement pendant lequel Marie Pierre Raky Chaupin, Représentante Résidente d’Onufemmes au Cameroun a présenté les solutions de cette agence pour mettre fin à la pandémie Vih-Sida.
C’est un honneur pour Onufemmes dont les bureaux ont servi de cadre à la rencontre entre la directrice exécutive de l’Onusida/secrétaire générale de l’ONU et les femmes leaders camerounaises. Marie Pierre Raky Chaupin, Représentante Résidente d’Onufemmes au Camerounne cache pas sa satisfaction. Cette réunion avait pour objectif de discuter des questions de genre, d’égalité ; défis liés aux violences basées sur le genre mais aussi des défis liés à la progression de la pandémie du Vih/Sida dans la tranche des femmes et des jeunes filles. Depuis quelques années, les chiffres qui sont publiés montrent que la tranche des adolescentes de 14 à 25 ans est celle où la pandémie progresse le plus et partout dans le monde. « Et si nous voulons stopper cette pandémie, il faut aussi adresser les normes sociales et culturelles parfois très dures parce que très ancrées dans la société. Pour les adresser, il faut se mettre dans un processus, il faut évoluer ensemble, avoir des alliés, des moyens et se mettre dans la durée », soutient Marie Pierre Raky Chaupin. En effet, « Quand cette agence a été créée en 2010, c’était pour que les Nations Unies puissent mettre plus de moyens, plus d’engagement politique pour que les questions d’inégalité dans le monde soient résolues », a-t-elle poursuivi.
Au Cameroun, Onufemmes travaille sur quatre composantes que sont : l’accès aux instances de décisions ; l’éradication et la prévention des violences basées sur le genre ; l’autonomisation économique des femmes et la participation des femmes dans les processus de paix. « La question du Vih-sida doit être transversale. Dans tout ce que nous faisons, nous avons le devoir de communiquer sur cette question pour que cela ne reste pas tabou », affirme la Représentante résidente d’après qui, « La question de la vulnérabilité de la femme et de la jeune fille par rapport à cette pandémie est donc tellement ancrée dans les normes sociales par rapport à celle des moyens financiers ». Elle explique que « quand les femmes n’ont pas le pouvoir de décider à la maison, ça pose problème. Quand elles n’ont pas le pouvoir de faire des choix par rapport à leur corps et à leur sexualité, ça pose problème. Quand les jeunes filles sont mariées à 13 ans sans aucun choix de dire oui ou non, ça pose problème ». Par-dessus tout, « personne ne gagne à ce que cette pandémie continue dans le monde ».
Le Vih-Sida, une question transversale
Cela fait des dizaines d’années que le monde essaie d’endiguer la pandémie. « Mais sans la résolution de ces problèmes qui sont fortement ancrées dans les cultures, dans les traditions, nous aurons du mal. Je crois que c’est pour cette raison qu’OnuSida et OnuFemmes sont ensemble dans ce combat pour communiquer positivement, discuter avec les femmes leaders pour saisir la contribution de chacune. Chaque personne est importante. Chaque combat est important. C’est la somme des petits gains qui permet au monde de résoudre les grands problèmes ». Dans le domaine de l’éducation spécifiquement, Onufemmes qui contribue pour l’accélération de l’Initiative Education Plus », un des objectifs de la visite de Winnie Byanyima met en œuvre au côté du gouvernement, un programme qui s’intitule « Second chance Education ». Celui-ci vise les filles et les jeunes femmes qui ont des bébés, qui sont déscolarisées, impactées par la crise ; des personnes déplacées, réfugiées ou même des femmes qui ont été victimes de violence physique ou domestique etc. à qui sont offertes des formations diplômantes accompagnées de kits de démarrage.
Un leader présente à cette réunion a raconté comment l’une de ses membres, ancienne vendeuse de tomates a trouvé un emploi au sein de la Banque Mondiale comme informaticienne après avoir suivi ce type de programme. « Ce n’est peut-être pas insuffisant parce que les moyens dont nous disposons ne permettent pas d’adresser tous les problèmes en même temps mais nous y allons progressivement en partenariat avec les autres agences des Nations Unies », a reconnu Marie Pierre Raky Chaupin sur fond de plaidoyer qui permettrait d’accompagner efficacement le gouvernement du Cameroun dans la mise en œuvre de la SND30, cadre de développement principal du pays. En racontant son histoire à l’assistance, Winnie Byanyima a encouragé les femmes camerounaises à s’affirmer non seulement en tant que professionnelle dans leur domaine de compétence mais aussi en tant que femme et mère. Aucune n’a en effet osé au cours des présentations souligner ce statut.
Nadège Christelle BOWA