L’éducation au centre du partenariat Afrique-Italie
Priorités 2024
Par Foussénou Sissoko
Ce mois de janvier 2024, un évènement significatif est survenu dans le partenariat Afrique-Italie : le Parlement italien a approuvé un amendement au Plan Mattei, du nom du fondateur du groupe énergétique italien ENI Enrico Mattei, le programme de développement international de l’Italie visant à stimuler la coopération avec les pays africains, en plaçant l’éducation au centre de son engagement en Afrique, ceci à la veille du prochain sommet Afrique-Italie des 28 et 29 janvier 2024, lit-on dans le communiqué de presse du Partenariat Mondial pour l’Education.
Les statistiques sont stupéfiantes et révèlent que dans les pays à faible revenu, sept enfants sur dix ont du mal à lire une histoire simple à l’âge de dix ans. Le nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés a atteint le chiffre alarmant de 250 millions. Cette situation désastreuse est particulièrement aiguë en Afrique, où les filles sont les plus laissées pour compte.
L’amendement approuvé met en avant l’engagement du gouvernement italien à prendre des mesures proactives pour souligner le rôle crucial de l’éducation dans l’avancement du développement durable. Cet engagement façonnera à la fois le cadre stratégique du plan Mattei et le prochain sommet Italie-Afrique, qui accueillera une session consacrée à l’éducation, facilitée par l’UNESCO, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), L’Éducation sans délai (ECW) et la présidence italienne du G7.
Laura Frigenti, directrice générale du Partenariat Mondial pour l’Education, salue l’importance accordée à l’éducation par le gouvernement italien, en particulier lors du prochain sommet Italie-Afrique qui aura lieu les 28 et 29 janvier 2024, et l’importance que revêt l’Afrique pendant la présidence italienne du G7. « Cela représente un grand pas vers des sociétés plus équitables, puisque le gouvernement italien s’engage à respecter l’Agenda 2030 de l’ONU qui appelle à assurer une éducation de qualité, inclusive et équitable pour tous. »
L’Education un thème central tout au long de 2024
L’éducation sera un thème central tout au long de l’année 2024, en commençant par le sommet Italie-Afrique et en se poursuivant avec le sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba en février, qui donnera le coup d’envoi de l’Année africaine de l’éducation. Suivront des réunions ministérielles et le sommet du G7, le tout sous la présidence italienne.
Mme Frigenti a ajouté : « Il est grand temps de changer notre point de vue sur l’éducation, en la considérant non pas comme une dépense, mais comme un investissement stratégique. En permettant à toutes les filles de suivre 12 années d’enseignement, les revenus des femmes seraient susceptibles d’augmenter au cours de leur vie de 15 à 30 000 milliards de dollars au niveau mondial. Une seule année d’éducation supplémentaire pourrait augmenter de 20 % la capacité de gain d’une femme, ce qui permettrait aux familles d’être plus résilientes, d’améliorer leur sécurité économique et alimentaire et de réduire les facteurs de migration. Cela souligne l’importance cruciale de se concentrer sur l’éducation des filles, souvent négligée dans de nombreux pays. »
Le Partenariat mondial pour l’éducation se tient prêt à soutenir la présidence du G7 dans ses efforts de collaboration avec l’Afrique pour réaliser des progrès concrets dans le domaine de l’éducation.
Mme Frigenti a souligné : « En accordant la priorité à l’éducation en Afrique au cours de sa présidence du G7, l’Italie fait preuve de leadership en aidant la prochaine génération d’Africains à relever des défis tels que le changement climatique, à encourager l’esprit d’entreprise et à garantir des moyens de subsistance. Le réseau complexe de défis auxquels l’Afrique est confrontée aujourd’hui croise l’éducation, le changement climatique et les migrations, exigeant une attention urgente de notre part. Les systèmes éducatifs du continent sont au cœur de ce réseau. »
On rappelle que le « Plan Mattei pour l’Afrique » prévoit un vaste programme d’investissements et de partenariats. L’objectif est à la fois de sécuriser l’approvisionnement de l’Union Européenne en produits énergétiques et d’accélérer le développement des pays africains pour freiner les flux migratoires vers le vieux continent. À la tribune de l’ONU, en septembre 2023, la 1ère ministre italienne avait présenté son plan comme « une alternative sérieuse au phénomène de migration de masse ».