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L’éducation prise en otage en Afrique centrale et de l’Ouest

Péril sur le développement

Plus de 4.400 écoles fermées en Afrique centrale et de l’Ouest selon l’Unicef. Alors qu’elle a été identifiée par les Objectifs de développement durable (ODD) comme levier de développement des pays pauvres, l’éducation est prise comme cible dans les conflits.

enfant école
L’éducation est un droit fondamental

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), les fermetures d’écoles en Afrique de l’ouest et centrale ont triplé depuis 2017 alors que l’éducation est prise pour cible dans toute la région. Dans son rapport intitulé « L’éducation en péril en Afrique de l’ouest et centrale », l’Unicef ressort de nouvelles données sur l’augmentation du nombre d’attaques et de menaces de violence contre des écoles, des étudiants et des enseignants dans les pays fragiles et touchés par la crise en Afrique de l’ouest et centrale. 30 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) par les gouvernements du monde entier, le droit à l’éducation est violé dans les communautés touchées par les conflits. Le rapport de l’Unicef révèle en effet que plus de 1,9 million d’enfants ont été chassés de leur école dans les régions ciblées par l’étude en raison d’une flambée d’attaques et de menaces de violence contre l’éducation.

«Les attaques délibérées et les menaces incessantes contre l’éducation – laquelle est le fondement même de la paix et de la prospérité – font planer une ombre alarmante sur les enfants, les familles et les communautés de l’ensemble de la région », Charlotte Petri Gornitzka, Directrice général adjointe de l’UNICEF

Dans les pays du Sahel central, Burkina Faso, Mali et Niger, les fermetures d’écoles attribuables aux attaques et aux menaces de violence ont sextuplé en à peine deux ans. Elles sont passées de 512 en avril 2017 à 3 005 en juin 2019. Le nombre d’écoles fermées dans les quatre pays touchés par des crises dans le bassin du lac Tchad (Cameroun, Tchad, Niger et Nigéria) est demeuré approximativement le même, passant de 981 à 1 054, entre la fin de 2017 et juin 2019. Spécifiquement au Cameroun, l’insécurité qui se répand dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays depuis novembre 2016 à cause des attaques sécessionnistes, a entraîné la fermeture de plus de 4 400 écoles. Tandis que plus de 2 000 écoles sont fermées au Burkina Faso, et plus de 900 le sont au Mali, à cause de l’intensification de la violence dans ces deux pays.

« Lors de mes rencontres avec des enfants et des jeunes au Mali, j’ai pu constater à quel point leur vie est difficile, mais j’ai aussi été impressionnée par leur résilience et leur détermination, et par l’espoir qu’ils nourrissent pour l’avenir ». Muzoon Almellehan, , ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF. 

Face à cette situation, l’UNICEF et ses partenaires appellent les gouvernements, les forces armées, les autres parties aux conflits et la communauté internationale à prendre des mesures concertées pour mettre fin aux attaques et menaces contre les écoles, les élèves, les enseignants et les autres membres du personnel scolaire en Afrique de l’ouest et centrale ; à appuyer un apprentissage de qualité pour chaque enfant. « Il est essentiel que les gouvernements et leurs partenaires s’emploient à diversifier les options disponibles en matière d’éducation de qualité », souligne Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Pour elle, « Des modèles culturellement appropriés, conjugués à des approches innovantes, inclusives et flexibles, peuvent contribuer à atteindre un grand nombre d’enfants, particulièrement dans les situations de conflit ».

 

 

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