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Lutte contre le tabac: Comment sortir de l’ornière en Afrique

Peter Enekwu-Ojo, Directeur exécutif du Cedar Refuge Fondation et Wondu Bekele, Directeur exécutif du The Mathiwas Wondu-Ye-Ethiopia Cancer Society (Mcecs), par ailleurs tous deux lauréats du prix OMS pour la lutte antitabac se sont exprimés au cours d’un webinaire organisé par ACTA et ses partenaires.

Comment faire face aux défis que pose la mise en œuvre de la lutte antitabac en Afrique ? Lourde de sens et porteuse d’espoir, la question est adressée à Peter Enekwu-Ojo, directeur exécutif du Cedar Refuge Fondation et Wondu Bekele, directeur exécutif du The Mathiwas Wondu-Ye-Ethiopia Cancer Society (Mcecs). Lauréats des prix de la Journée Mondiale Sans Tabac de l’Organisation mondiale de la Santé de 2019 et 2020 respectivement. Ils étaient les panélistes d’un webinaire organisé par l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) et ses partenaires. Ces acteurs chevronnés de la lutte antitabac dans le paysage africain ont en effet des idées pour résoudre cette problématique ardente. Dans un contexte où l’industrie du tabac ne ménage pas ses efforts ni ne lésine sur les moyens pour se maintenir à flot. Même pas en période de pandémie comme on a pu le constater au plus fort de la crise sanitaire dû au Covid-19 à travers le monde. L’industrie du tabac est restée égale à elle-même, saisissant toutes, voire créant, des opportunités qui s’offraient à elle pour continuer à propager la mort.

Face à cette dynamique, les acteurs de la lutte contre le tabac ont beaucoup de peine. Et pour cause : « Il n’y a pas de désir de soutenir les activités de lutte antitabac », regrette Wondu Bekele au sujet de la mobilisation des ressources locales en faveur de cette opération titanesque. Il relève également une certaine faiblesse dans les mécanismes de coordination mais aussi en matière de collaboration entre les partenaires de la lutte antitabac en Afrique. « Il n’y a pas de partage des bonnes pratiques ». Toute chose qui à son avis, aurait pu faciliter l’atteinte des objectifs visés malgré la rareté des ressources. « La mise en œuvre est plus en plus difficile. Mais, nous avançons pas à pas. Il faut des ressources et beaucoup d’engagement la communauté au sens large. Les gouvernements ont besoin de comprendre et de savoir que c’est l’industrie qui est du côté des méchants ».

Un avis amplement partagé par Peter Enekwu-Ojo. Ce dernier relève qu’il faut œuvrer malgré tout pour mobiliser ces ressources financières locales indispensable pour mener à bien la lutte antitabac sur le continent africain. Lequel depuis quelques années, au regard du durcissement de la législation antitabac sous d’autres cieux, est considéré comme le « nouvel eldorado » par l’industrie du tabac au mépris de la santé des populations même les plus jeunes. L’une des voies possible et efficace est la taxation forte des produits du tabac. Face aux défis de l’ingérence de l’industrie du tabac qui manigance –lorsqu’il n’est pas possible de bloquer- pour faire adopter des lois en sa faveur, il recommande de « parler d’une seule et même voix tant au niveau national que régional ». La bataille est ardue comme on peut l’observer au Cameroun où la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T), présidée par Dr Flore Ndembiyembe (également lauréate du prix OMS pour la lutte antitabac) se bat depuis une dizaine d’années pour l’adoption et promulgation d’une loi nationale antitabac efficace.

Nadège Christelle BOWA

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