Marie Pauline Voufo : Le public va déguster de la nourriture agroécologique
En parallèle au Forum régional sur l’agroécologie, se tient au boulevard du 20 Mai de Yaoundé, une grande foire de promotion des produits biologiques et agroécologiques, ouverte au grand public où sont attendus environ 50 exposants. Ils incluent : producteurs, groupes de producteurs, transformateurs, ONG, centres de formation, entreprises agroécologiques, fournisseurs d’équipements agroécologiques, restaurateurs. Marie Pauline Voufo, point focal du projet « Centre de Connaissances pour l’Agriculture Biologique et l’Agroécologie en Afrique » (Ccab) plus connu en anglais sous l’appellation Kcoa (Knowledge Centre for Organic Agriculture and Agroecology in Africa) - pôle Afrique centrale présente les enjeux de cette activité.
Pourquoi avoir organisé une foire en marge du Forum sur l’agroécologie ?
La foire est là pour montrer en grandeur nature, la réalité des produits agroécologiques. Parce que beaucoup de Camerounais, beaucoup de Yaoundéens ne savent pas qu’on peut produire de manière écologique la nourriture sans avoir recours aux intrants chimiques. Et nous sommes là pour dire qu’il y a des Camerounais qui le font déjà et qui le font très bien. Que les consommateurs viennent acquérir leur produit. Le public qui sera là le premier jour va déguster de la nourriture à base de produits agroécologiques. Et nous voulons aussi que les consommateurs camerounais viennent prendre le contact des producteurs qui viendront de diverses régions. Pour qu’au-delà de la foire, et c’est l’un de nos buts, entrer directement en contact avec ces producteurs pour acquérir leurs tomates, leurs carottes, qui sont des produits sains. Que chacun vienne avec son carnet pour noter les bonnes adresses avec qui commercer après.
Comment s’est préparé cette foire agroécologique pour assurer aux visiteurs des produits de qualité et qu’est-ce qu’on verra en dehors des produits agricoles ?
Depuis trois mois pratiquement, les producteurs maraîchers agroécologiques sont en champ. Et quand je dis maraîcher, il s’agit de tous ces condiments que l’on consomme chaque jour dans nos aliments. Imaginez que tous vos condiments, carottes, tomates, persil, deviennent sains. Maintenant il y a les pommes de terre qui est une des spéculations qui sollicite beaucoup d’intrants chimiques. Mais il y a aujourd’hui beaucoup de producteurs, notamment dans les hauts plateaux, qui produisent la pomme de terre sans pulvérisation chimique. Venez en prendre et allez goûter. Et même le manioc. Venez voir les semences traditionnelles, qui jadis étaient un peu dédaignées. Elles sont aujourd’hui respectées parce qu’elles produisent ce qui est sain. Vous aurez donc les produits maraîchers, les semences, les tubercules et le plantain produit naturellement sans pulvérisation. Et il faut dire que tous ces producteurs qui vont venir ont été trier sur le volet. Ils ont été l’objet d’un suivi méticuleux parce qu’on ne peut pas se risquer d’amener sur le site quelqu’un qui n’a pas un produit agroécologique. Il y aura également des partenaires qui proposent des équipements agricoles adaptés à ce type de production.
Qu’en-est-il des coûts des produits distribués pendant ces trois jours d’exposition ?
Les coûts sont à la portée de toutes les bourses. Il faut dire quand même que nous avons pris sur nous de supporter le transport pour alléger surtout les producteurs qui vont arriver de l’arrière-pays. Nous les appuyons dans le transport jusqu’à la capitale. Le reste, ils vont vendre leurs produits au prix normal pour ne pas renchérir trop les prix. C’est pour ça que nous pensons que les prix seront normaux et à la portée de tous les consommateurs de Yaoundé. Beaucoup de chercheurs seront présents au forum, et la plupart sont dans les laboratoires et n’ont jamais encore eux-mêmes à manger agroécologique. Ce sera l’occasion.
Réalisée par
Nadège Christelle BOWA