Marquage sanitaire graphique: La C3T sensibilise les vendeurs de cigarettes
A Yaoundé, la Coalition Camerounaise contre le tabac a lancé une campagne de sensibilisation des distributeurs des produits du tabac dont le but est de les amener à respecter la réglementation sur le marquage sanitaire graphique.
Mercredi 20 novembre 2019, Tongolo dans l’arrondissement de Yaoundé 1er. Une équipe de la Coalition Camerounaise contre le Tabac (C3T) s’ébranle dans les rues. Ils sont bien identifiables par leur uniforme dont le tee-shirt rappelle le thème de la célébration le 31 mai dernier de la Journée mondiale contre le tabac : « le tabac et la santé pulmonaire ». Pour plus d’efficacité sur le terrain, elle se scinde en deux. Tout semble bien passer pour celle constituée du Dr Richard Dipoko, Jeanette Nya , Judith Chekumo, Faustin Eteme jusqu’à la rencontre avec ce revendeur posté non loin des feux signalisations en allant vers le Lycée de Mballa 2. D’abord réceptif, son esprit s’échauffe à la venue de son fournisseur qui hurle qu’ils ne sont que de simple commerçants et employés en quête de leur pitance. « C’est au fabricant qu’il faut s’en prendre ».
Le vieux vendeur de renchérit en menaçant : « J’attends celui qui va venir arracher ma marchandise. On va seulement me tuer avant… ». Les équipes de la C3T ciblent les tenanciers des points de vente au détail, les semi grossistes pour la sensibilisation au respect de la réglementation sur le marquage sanitaire graphique. Obligatoire au Cameroun depuis le 12 juin 2019, on observe cependant sur le terrain, une certaine résistance auprès de certains opérateurs qui ne veulent pas s’arrimer à cette réglementation. « Les producteurs soutiennent que tous leurs produits qui entrent au pays sont conformes mais que le problème se situe au niveau de la chaîne de distribution. Nous sommes donc venus aujourd’hui sensibiliser ces acteurs, les détaillants et les semis grossistes qui sont des maillons importants parce que ce sont les derniers éléments de la chaîne de distribution avant la consommation », explique Prince Mpondo, Communication Officer de la C3T.
Loi nationale anti-tabac
Il ajoute : « Il est important qu’ils sachent qu’ils ne doivent vendre que des produits conformes à la réglementation. C’est-à-dire, des produits qui contiennent des images qui illustrent des maladies liées à la consommation de ces produits dangereux et mortels ». Egalement, faut-il le rappeler, les paquets de cigarettes devraient avoir un message nouveau. A savoir : « le tabac tue ou fumer tue ». Ceux qui vendent des produits qui non conformes s’exposent aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur. La campagne interpelle aussi les pouvoirs publics afin qu’ils prennent leur responsabilité d’assainir le marché en y retirant tous les produits non conforme. Selon l’Oms, le tabac est un produit qui tue un consommateur sur deux ; 3500 camerounais décèdent chaque année du fait de la consommation du tabac ; 7000 sont involontairement exposés à la fumée des autres dans les lieux publics.
Par ailleurs, 10% des jeunes âgés de 13 à 15 ans consomment ces produits qui sont l’un des facteurs des maladies non transmissibles tels que le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires qui représentent 35% des décès annuels au Cameroun. « Le chiffre est important. Il faut que tout cela cesse. Si on veut inverser cette tendance, on devrait automatiquement lutter contre le tabagisme. En donnant l’information exacte sur la toxicité des produits du tabac, le marquage sanitaire graphique contribue à l’abolition de la consommation du tabac », soutient Prince Mpondo. Et de conclure : « C’est une réelle menace pour notre nation et nous interpellons les pouvoirs publics à faire appliquer la réglementation sur le marquage sanitaire graphique mais aussi à adopter une loi nationale antitabac qui est attendu depuis la ratification de la Convention Cadre de lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS depuis 2006 ».