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Mortalité maternelle et néo-infantile:Le Cameroun dans la mouvance de l’Objectif 2030

Le lancement national du monitoring des soins obstétricaux et néonataux d’urgence vise cet objectif. Les Soneu représentent l’ensemble des soins essentiels offerts à la femme lors de sa grossesse et l’accouchement et au nouveau né.

images soins obstétricaux

467 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Ce sont les nouveaux chiffres de la mortalité maternelle au Cameroun d’après l’enquête à indicateurs multiples 2018 (Mics 5). Comparé aux 782 décès pour 100 000 naissances vivantes présentés par l’Eds-Mics 4, le pays a en effet enregistré une baisse substantielle de son ratio. Soit une réduction de 40% que salue autant le ministère de la Santé publique que les partenaires au développement qui accompagnent le Cameroun sur cet objectif. « Quand nous avons vu en 2011 que le ratio de notre mortalité maternelle était très élevé, c’était très honteux. On a eu peur. Mais le gouvernement a pris ce problème au sérieux. On a mis en place plusieurs stratégies », affirme Pr Robinson Mbu, directeur de la santé familiale au ministère de la santé publique.

Ces stratégies ont consisté : au repositionnement de la planification familiale qui était morte en cette époque, le positionnement du matériel qu’il faut pour prendre en charge une femme en travail avant qu’elle ne sorte l’argent de sa poche (Kits obstétricaux). « On a formé les gens, on a créé les écoles de sages-femmes qui n’existaient pas, nous avons harmonisé la formation des prestataires, intégré les services, augmenté l’effectif du personnel soignant…Si on continue je pense on peut faire mieux », précise-t-il. Au-delà de l’embellie, note Siti Batoul Oussein, Représentante Résidente du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), « La réduction de la mortalité maternelle élevée est et reste une préoccupation majeure de santé publique au Cameroun […] Le devoir nous interpelle donc d’accélérer nos promesses pour une mise en œuvre intégrale des Odd ».

Qualité et disponibilité exigés

C’est dans cette optique que s’inscrit la mise en place de la stratégie de monitoring des soins obstétricaux et néonataux d’urgence pour le renforcement du système de santé dont le lancement a eu lieu le mardi 3 décembre 2019, en présence du Secrétaire d’Etat à la santé publique, du Système des Nations Unies et d’autres partenaires au développement. L’offre de soins obstétricaux néonataux essentiels d’urgence (Soneu) se révèle comme un des piliers de réduction de la mortalité maternelle. Ils sont offerts à la femme lors de sa grossesse et l’accouchement et au nouveau né. « Ces soins doivent être de qualité et disponible dans les formations sanitaires au Cameroun », a prescrit Alim Hayatou, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé Publique, chargé de la lutte contre les Epidémies et les Pandémies, précisant que c’est un « impératif » qui couvre les 10 régions. « C’est un monitoring trimestriel qui devrait nous permettre d’évaluer de manière comparative la qualité des Soneu offerts dans les formations sanitaires et faire une analyse de performances. Ces formations sanitaires seront mises en réseau, permettant de gérer les complications obstétricales efficacement », a-t-il souligné.

Sur le terrain, la situation reste critique. A ce jour, environ 70% des camerounais payent de leur poche les soins. Dans certaines régions, beaucoup demeurent confrontés au problème de l’accessibilité géographique aux soins ; le taux d’accouchement à domicile très élevé ; le taux de mortalité néonatale stagne (30 décès pour 1000 naissances vivantes) ; le plateau technique et la logistique (ambulance) sont insuffisants ; la ressource humaine est inégalement repartie. A cela s’ajoute comme obstacles : Le foisonnement des charlatans, les problèmes socioculturels et le problème spécifique des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest où la crise humanitaire accentue le mal, etc. Les espoirs se fondent sur la mise en œuvre de la couverture de santé universelle (Csu) qui va commencer en janvier 2020 avec la santé de la mère et l’enfant. Le respect des engagements pris à Abuja qui stipulent que les Etats consacrent au moins 15% de leur budget à la santé, pourraient aussi aider selon l’Oms.

 

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