Nutrition : La diversification alimentaire en de mots simples
Pour pallier au déficit informationnel sur l’alimentation des personnes au premier duquel les enfants et désormais les personnes en raison du Covid-19, Helen Keller International, leader de la Société civile dans le cadre du Mouvement SUN, a récemment organisé à Yaoundé, un atelier sur la diversification alimentaire.
Vous avez entendu parler de la diversification alimentaire ? Comment définiriez ce concept désormais cher aux nutritionnistes, diététiciens et même de certaines organisations dont le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) ? L’étape de diversification correspond au passage d’une alimentation exclusivement constituée de lait à une alimentation variée. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, cette diversification alimentaire du moins en ce qui concerne le nourrisson, débute à 6 mois et se poursuit graduellement jusqu’à l’âge de 3 ans. L’enfant va doucement élargir sa palette de goûts, de saveurs et de textures. Selon, Pr Julius Oben, chercheur et enseignant de Biochimie nutritionnelle, en français facile, la diversification alimentaire veut dire : « …Mélanger ce qu’on mange pour avoir l’apport nutritionnel approprié à toute étape de la vie en commençant par une femme enceinte ; la femme allaitante, l’enfant qui grandit, l’adulte, la personne du 3e âge ».
Pour chaque étape, explique l’universitaire : « Il faut manger certaines choses. Ces aliments sont là ! Notre pays est vraiment béni avec tout ce que nous avons pour notre alimentation. On a la possibilité de mélanger toutes ces choses pour avoir l’apport nutritionnel approprié à toutes les étapes de notre vie ». Par toutes ces choses, l’enseignant entend des aliments qui sont une source d’énergie très important (nitrate de carbone, protéine, lipide) qu’on trouve dans la viande œuf haricot ; des aliments essentiels encore appelés micronutriments (vitamines, sels minéraux) contenus dans les fruits et légumes. « Si on mélange des fruits et légumes…Je parle toujours de couleur, on est sûr qu’on aura tout ce qu’il faut pour avoir assez de micronutriments dans notre nourriture ». Les aliments se répartissent en 5 grandes catégories : viande, poisson, œufs, légumineuses ; produits laitiers ; produits céréaliers et féculents ; légumes ; fruits.
Sauver de milliers de vies
Et de conclure sur le sujet : « Voilà ce dont l’enfant a besoin. L’application de cela ne nécessite pas forcément des moyens financiers mais l’éducation. Il ne faut pas avoir beaucoup d’argent pour manger bien, il faut seulement savoir comment et quoi il faut manger ». Par exemple, pour un enfant qui prend du lait et du pain tous les matins, il faut s’assurer que ce ne sont pas les seules choses qu’il va manger durant la journée. « Il faut combiner. Si non, on est sûr qu’on va avoir des problèmes. Parce qu’il manque cette diversification et donc, tous les nutriments qu’il faut pour que l’enfant grandisse bien ».
L’ignorance des parents est un facteur favorable et aggravant du mauvais état nutritionnel des enfants. « Un parent ne peut pas le savoir s’il n’est pas éduqué pour savoir qu’il faut ce mélange, cette diversification alimentaire. Pour chaque étape de la vie, il faut diversifier. C’est cette éducation qu’on est en train de donner à la population ». La fondation J&A Oben était en effet partie prenante de l’atelier de 2 jours sur le renforcement des OSC SUN sur le plaidoyer en faveur de la diversification alimentaire pour une bonne nutrition dans le contexte de la présentation du projet « Une femme un arbre ». Une formation organisée par Helen Keller International, leader de la Société civile dans le cadre du Mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), porté par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance pour en terminer avec la malnutrition dans le monde. Le Cameroun a adhéré à cette initiative en 2013. Selon l’OMS, plus de 820 000 vies d’enfants de moins de 5 ans pourraient être sauvées chaque année si tous les enfants de 0-23 mois étaient nourris au sein de manière optimale. L’allaitement maternel améliore le QI, la fréquentation scolaire et est associé à un revenu plus élevé dans la vie adulte.
Nadège Christelle BOWA