Santé publique: Le Cameroun veut vaincre le paludisme…
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le rythme actuel est insuffisant pour atteindre les étapes énoncées pour 2020 dans la Stratégie technique mondiale de l’OMS de lutte contre le paludisme 2016–2030.
De concert avec la communauté internationale, le Cameroun commémore l’édition 2018 de la Journée mondiale du paludisme sous le thème «Prêt à vaincre le paludisme». Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), ce thème souligne l’énergie et l’engagement collectifs de la communauté mondiale pour s’unir autour du but commun d’un monde sans paludisme. Il met aussi en lumière les progrès remarquables accomplis pour venir à bout de l’une des maladies humaines les plus anciennes, tout en rappelant les tendances inquiétantes qui ressortent du Rapport 2017 sur le paludisme dans le monde à savoir que : « L’action mondiale contre ce fléau est à la croisée. Après une période de succès sans précédent, les progrès marquent le pas ».
D’après les experts de l’Oms, le rythme actuel est insuffisant pour atteindre les étapes énoncées pour 2020 dans la Stratégie technique mondiale de l’OMS de lutte contre le paludisme 2016–2030. Cette stratégie préconise une réduction d’au moins 40% de l’incidence du paludisme et des taux de mortalité liée au paludisme d’ici à 2020. Mais, selon le dernier rapport de l’OMS sur le paludisme, le monde n’est pas sur la bonne voie pour franchir ces étapes importantes. En 2016, on a dénombré 216 millions de cas de paludisme dans 91 pays, soit 5 millions de cas de plus qu’en 2015. Cette maladie a entraîné 445 000 décès en 2016, un chiffre similaire à celui de 2015 (446 000). Au Cameroun, le paludisme tue 4 000 personnes en un an dont 70% sont des enfants. Soit, un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes.
Des mesures urgentes
Sans des mesures urgentes, les avancées majeures dans la lutte contre le paludisme sont compromises. En effet, les experts estiment que le rythme doit être considérablement accéléré. Pour ce faire, l’Oms et d’autres partenaires techniques comme l’Unicef appellent les pays affectés et leurs partenaires de développement à stimuler les investissements dans la prévention de cette maladie qui demeure à la fois une cause majeure et une conséquence de la pauvreté et des inégalités dans le monde. Au rang des activités retenues, l’on note une Table ronde sur les nouvelles directives de prise en charge du paludisme du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) et l’utilisation de l’Artésunate injectable à l’Ecole des Infirmiers Diplômés d’Etat à l’intention des Elèves IDE, Sages-femmes et maïeuticiens.
Mais aussi, une réunion de plaidoyer et d’information auprès autorités administratives, religieuses et traditionnelles, élus, responsables d’association en faveur d’une mobilisation autour des activités de prévention et de prise en charge du paludisme (notamment la gratuité de la prise en charge pour les moins de 5ans et la campagne de distribution de masse de MILDA en 2018). Des activités soutenues par Unicef-Cameroun. Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectés.
1,7 million de cas en 2016
En attendant les nouveaux chiffres officiels sur cette maladie, on se souvient que lors de la commémoration de 2017 sous le thème « En finir avec le paludisme pour de bon », le Cameroun selon André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, enregistrait 1,7 million de cas de paludisme sur les 7,5 millions de personnes reçues en consultation dans les formations sanitaires en 2016, soit une morbidité de 23,6% ; 2 637 décès étaient attribués au paludisme, soit un taux de 12,4%. « Ces résultats démontrent des progrès évidents, car le taux de morbidité est passé de 29% à 23,6% et la mortalité de 30% à 12,4% entre 2012 et 2016 », vantait alors le patron Camerounais de la santé. On se souvient que le pays a récemment reçu du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, un montant de 65,45 millions d’euro alloué à la lutte contre le paludisme. Avec pour principales axes d’intervention: la lutte anti vectoriel à travers la distribution des moustiquaires (14 millions moustiquaires à distribuer à tous les camerounais) ; le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte ; le renforcement du système communautaire, etc.
Nadège Christelle BOWA