SEC dans FOSA: Déjà 238 Actes de naissance établis en 3 mois
Centre de santé intégré de Mémé/Mora
Grâce au projet Services d’Etat civil dans les formations sanitaires du Minsanté-Bunec-UNICEF, les femmes accouchées quittent pratiquement l’hôpital en tenant en main l’Acte de naissance de leur enfant.
« La population est très contente », rapporte Rahmatou Abba, en charge du Service d’Etat civil de proximité au Centre de santé intégré de Mémé dans le département du Mayo Sava, Extrême-Nord Cameroun. « Avant les gens partaient faire établir l’Acte de naissance à la chefferie. Le secrétaire d’Etat civil était seul et ne pouvait établir facilement ces documents. Là maintenant, ils disent que c’est facile. Avant, il fallait beaucoup de temps pour avoir un acte de naissance. Maintenant en une ou deux semaines, on a l’Acte de naissance de son enfant ».
Au sein de cette formation sanitaire, le mécanisme est bien huilé. « Le chef de la maternité transcrit le nom dans la déclaration de naissance et transmet ici [dans son bureau, Ndlr]. J’établi l’Acte que je transmets à mon tour à l’officier d’Etat civil pour signature ». Tant et si bien que les nombreuses naissances enregistrées dans les communautés avec comme conséquence dramatique, un taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile très élevé, connaissent une certaine baisse. « Depuis le 23 mars où j’ai commencé à remplir le tout premier acte, la fréquentation de l’hôpital par les femmes qui viennent accoucher a augmenté », affirme Rahmatou Abba qui ajoute que : « Parfois, les femmes des autres villages préfèrent venir ici, parce que les enfants sortent avec leur acte de naissance ». Elle explique qu’au quotidien, « Mon travail consiste à établir un acte de naissance aux enfants de 0 à 3 mois (90 jours). Je réfère les parents retardataires à la commune directement parce que leur cas n’est pas de ma compétence ».
Les parents doivent toutefois fournir quelques pièces. « On demande la photocopie de la CNI [Carte Nationale d’Identité, Ndrl]. S’ils n’ont pas, on demande la photocopie de leur propre acte de naissance. Mais là aussi, on souvent des problèmes. Parce que certains parents n’ont pas tous ces documents. D’autres parents ont une seule pièce. A ce moment, on transcrit ce qu’on a. Donc, on fait tout ce qui est possible pour les enfants aient un Acte de naissance. Si tu n’as pas l’Acte là, ça dérange pour l’avenir ». Rahmatou sait de quoi elle parle. Rescapée d’un mariage précoce, elle a pu continuer ses études parce qu’elle dispose d’un Acte de naissance. Elle sert de modèle aujourd’hui à beaucoup de filles et même de parents dans sa communauté.
L’engouement est tel, la jeune fille travaille parfois même le samedi pour aider les parents qui vivent dans les villages éloignés. Ce samedi 27 juin par exemple, de nombreux parents sont venus rentrés en possession de l’Acte de naissance de leur enfant. On entend Rahmatou expliquer patiemment à certains comment vérifier les informations transcrites. C’est tout sourire, que beaucoup quittent la formation sanitaire en bénissant Rahmatou et tous les partenaires pour cette opportunité.