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Un camerounais lauréat du Prix ​​Prince William pour la conservation

Récompense international

Dr Ekwoge Abwe a été couronné au cours de la 11e cérémonie annuelle de remise des prix Tusk Conservation, très courue le lundi 27 novembre 2023 au Savoy de Londres. Ce prix remis par le patron royal de Tusk, SAR le prince de Galles, honore l’ensemble de sa carrière et met en lumière son dévouement unique et sa contribution exceptionnelle à la conservation en Afrique précisément dans la forêt d’Ebo.

Les lauréats de la Tusk Awards Conservation (Fanny Minesi, Dr Ekwoge Abwe, en tenue traditionnelle en Africaine blanche, Jealous Mpofu, Extrême droite) en compagnie du Patron Royal de Tusk, SAR le prince de Galles

Il peut être fier. L’aura de ses travaux de conservation dans la forêt d’Ebo à cheval entre les régions du Littoral et du Centre du Cameroun a dépassé les frontières de son pays pour le propulser sous les feux de la rampe. Dr Ekwoge Abwe, co-hub leader et responsable de programme à la San Diego Zoo Wildlife Alliance et président de la Cameroun Biodiversity Association est le gagnant du prestigieux prix ​​« Prince William pour la conservation en Afrique » dans le cadre des Tusk Conservation Awards. Fondés avec le prince William en 2013, en partenariat avec Ninety One, ces Awards honorent les héros de la conservation africaine et aident à raconter leurs histoires au monde. Depuis plus d’une décennie, les Tusk Conservation Awards servent de tremplin aux plus grands défenseurs de l’environnement d’Afrique. Ces gardiens de la biodiversité se sont depuis hissés au sommet de leur domaine, intensifiant leur travail et amplifiant l’impact de la conservation à travers le continent. Précisément, Dr Ekwoge Abwe a été distinguée pour son dévouement. Et au-delà, c’est l’ensemble de sa carrière qui est ainsi honoré. En effet, de la négociation d’alliances entre tribus en guerre au blocage des projets d’exploitation forestière dans l’une des plus grandes forêts tropicales encore intactes du Cameroun, Ekwoge Abwe a consacré toute sa vie à assurer un avenir meilleur à la population et à la faune de son pays. Notamment les riverains de la forêt d’Ebo qui lui vouent un culte bien mérité.

« Quand nous avons appris pour son prix, nous avons pensé que ce n’est que normal. Depuis que nous sommes ensemble, si nous avions la possibilité de lui donner un prix, nous l’aurions fait. Puisqu’il nous a amené à comprendre qui nous étions. On croyait disposer de la forêt à notre guise sans fin. Il nous a amené à comprendre que tout ça pouvait finir. Un arbre qu’on abat est plus utile sur pied pour nous et notre descendance que par terre », a déclaré sa majesté Marie Micheline Kounde, chef de 3e degré du village Ndogbakand dans le Canton Nyamtan dans l’arrondissement de Yabassi, département du Nkam. « Pour nous, c’est une fierté. C’est depuis 20 ans qu’il nous accompagne. J’étais encore tout petit quand il a commencé. Aujourd’hui je suis un homme accompli. Nous sommes impliqués. Nous souhaitons que l’Etat l’accompagne avec son équipe », se réjouit Jesue Bille Mbock, membre du Club des amis des gorilles et chimpanzés du village Ndogbanguengue. Il a fallu une force de persuasion hors du commun et une patience à rude épreuve à ce fervent défenseur de la nature. « Nous n’avons pas été faciles à convaincre. On ne comprenait pas que cette ONG nous dise de ne pas entrer en forêt. Alors que pour nous la cohabitation entre la nature et l’homme est essentiel. Mais avec le temps, il nous a amené à comprendre pourquoi et comment nous devons protéger la forêt, la faune, la biodiversité. On ne nous empêche pas du tout d’y accéder mais de ne pas la détruire », confesse encore SM Kounde.

Dur labeur

sa majesté Marie Micheline Kounde, chef de 3e degré du village Ndogbakand

De commun accord avec les autres populations riveraines de la forêt d’Ebo, elle ajoute que : « Avant, on pensait qu’on pouvait abattre un arbre, une essence que la nature a pris peut-être 80 ans à élever et en 5 ou 10 mn, on l’abat. Ça nous a pris du temps, mais nous avons fini par comprendre combien c’est important. Aujourd’hui, nous apprécions ce projet. Surtout que celui qui l’apporte ne nous laisse pas orphelin. En même temps qu’il nous demande de ne pas croire que nous ne pouvons vivre que cette forêt, il nous donne des moyens de faire autre chose. Par exemple, l’élevage de poulet ; l’extraction de l’huile de palme et bien d’autres projets en vue ». Fils de paysan du Kupè Manengouba à Ngom Bakou, département du Cameroun situé dans la région du Sud-Ouest, issu du peuple Bakossi et grandi dans la forêt, Dr Ekwoge Abwe est un Biologiste qui travaille dans la conservation de la biodiversité. « Mes travaux jusqu’ici sont concentrés dans la forêt d’Ebo’o où j’ai obtenu mon Master et même le PHD. J’ai travaillé pendant 20 ans sur cette forêt et avec les communautés riveraines comme ceux du village Nyamtan. C’est un endroit qui me tient tellement à cœur », avoue-t-il humblement. Sur les réseaux sociaux, les félicitations affluent dont celles remarquées du Samuel Nguiffo, Directeur du Centre pour l’Environnement et le développement qui reconnaît de ce fait, la présence marquée du Dr Ekwoge sur la question de la forêt d’Ebo. Animée par la présentatrice d’histoire naturelle Liz Bonnie en présence d’une foule de partisans notables de Tusk, notamment Ronnie et Sally Wood, Katherine Jenkins OBE, Lawrence Dallaglio, OBE et Jack Savoretti, la cérémonie qui s’est déroulée au Savoy de Londres a permis de récompenser d’autres acteurs à l’instar de Fanny Minesi, Directrice Générale des Amis des Bonobos du Congo (ABC).

Machine à presser les noix

Lauréate du prix Tusk pour la conservation en Afrique, parrainé par Defender. Ce prix récompense une personne considérée comme un leader émergent en matière de conservation ayant obtenu un succès exceptionnel dans son domaine de prédilection. Défenseure déterminée de la nature et des hommes, Fanny Minesi sauve les bonobos en voie de disparition des braconniers, leur donne refuge et les réensauvages dans les forêts tropicales de la République Démocratique du Congo. Pour sa part, Jealous Mpofu, chef traqueur de Painted Dog Conservation depuis 1997, est lauréat du Tusk Wildlife Ranger Award, parrainé par la Fondation Nick Maughan qui récompense internationalement les hommes et les femmes qui travaillent quotidiennement sur le terrain pour protéger la faune sauvage en Afrique. Au Zimbabwe, Jealous dirige l’équipe dont le travail quotidien consiste à traquer et surveiller cinq meutes de chiens sauvages avec un territoire combiné de plus de 3 000km2. « Chaque année, nous sommes époustouflés par l’engagement, l’excellence et la passion de nos gagnants. Nos leaders de la conservation 2023 ne font pas exception. Vraiment exemplaires, Ekwoge, Fanny et Jealous sont des inspirations pour leurs communautés et la pure définition des défenseurs de la biodiversité. C’est un honneur de les célébrer », a commenté Charlie Mayhew OBE, PDG de Tusk. Les prix ont été remis aux gagnants par le patron royal de Tusk, SAR le prince de Galles. Chacun des trois lauréats recevra désormais une subvention importante pour poursuivre son travail essentiel.

Nadège Christelle BOWA

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