SANTE

VIH : Les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA peuvent être atteints

Une enquête coordonnée par Nolwenn Conan pour Epicentre révèle qu’il est possible de traiter pour mettre fin à l’épidémie VIH.

Les Objectifs du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida ne sont plus désormais une simple vue de l’esprit. « 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, 90 % de ces personnes ont accès à un traitement antirétroviral (ARV), et 90 % des personnes sous ARV ont leur charge virale durablement supprimée ». Un programme de lutte contre le VIH, mené conjointement par MSF et le ministère de la santé sud-africain dans le KwaZulu-Natal, est l’un des premiers du pays à atteindre ces objectifs comme le révèle Nolwenn Conan. L’épidémiologiste  a  coordonné cette enquête pour Epicentre. L’objectif de l’étude était de mesurer les progrès en matière de diagnostic, de mise sous traitement, et de suppression de la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH cinq ans après une première enquête qui avait été effectué en 2013 dans le KwaZulu Natal. « Cette région d’Afrique du Sud connait l’un des taux d’infection par le VIH les plus élevés du monde, avec une personne sur quatre vivant avec le VIH. MSF y collabore avec le ministère de la santé sud-africain depuis 2011 dans un programme appelé « Bending the curve » (1) pour améliorer l’accès au diagnostic et au traitement. Il repose sur le principe tester et traiter pour supprimer la charge virale », explique la consultante.

Selon qui, « Ce projet confirme que les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA sont atteignables dans une région avec un taux élevé de personnes vivant avec le VIH ». En effet soutient-elle, « La proportion de participants connaissant leur séropositivité et sous traitement ARV s’est significativement améliorée entre 2013 et 2018 dans tous les groupes d’âge. Cette réussite s’explique en grande partie par l’implication des services communautaires et le soutien clinique au niveau des soins primaires, mais aussi par la mise en œuvre du programme « test and treat » par l’OMS». Depuis 2016, l’OMS préconise en effet le programme « test & treat » qui consiste à dépister et soigner tout de suite, toutes les personnes séropositives indépendamment de leur taux de CD4. Il est en effet désormais admis qu’une couverture élevée des traitements ARV permet de réduire la charge virale jusqu’à ce qu’elle devienne inférieure au seuil de détection. Par conséquent, le virus ne détruit plus le système immunitaire des personnes infectées, ce qui leur permet de rester en bonne santé et de ne pas développer de maladies liées à l’immunodépression. En outre, la personne ne peut plus transmettre le VIH et le traitement devient alors un moyen de réduire l’incidence du VIH.

Seul bémol, des hommes âgés de 15 à 29 ans dont seule la moitié avait une charge virale indétectable en 2018, l’autre moitié restant à risque de transmission du VIH. Par ailleurs, un tiers des personnes interrogées dans cette tranche d’âge ignoraient qu’elles étaient infectées par le VIH au moment de l’enquête, bien que près de la moitié d’entre elles aient été testées moins d’un an avant l’enquête, ce qui suggère que l’infection était récente. « Des efforts supplémentaires et ciblées doivent donc être déployés pour atteindre cette population, tout en maintenant les bons résultats dans les autres groupes de population, d’autant plus la pandémie Covid-19 a entrainé un large recul dans la lutte contre le VIH », suggère l’enquête.

L’intégralité de l’interview et plus de détail sur https://epicentre.msf.org/actualites/

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