SANTE

VIH, tuberculose et paludisme : La société civile plaide auprès d’Emmanuel Macron

Au Cameroun, elle a saisi le prétexte de la visite du président de la République française pour réclamer une augmentation de 30% des pays contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette organisation peine à rassembler les 18 milliards de dollars nécessaire à la réduction des impacts de ces maladies sur les populations.  

Près de 38 millions de personnes vivent encore avec le VIH et 700 000 en sont mortes en 2020. Le paludisme sévit encore dans 87 pays dans le monde avec plus de 3 milliards de personnes exposées à cette maladie. En 2020, la tuberculose a provoqué le décès de 1,5 million de personnes, ce qui en fait la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière, juste après le Covid-19. Pourtant pour les signataires de l’Appel à la solidarité des pays francophones en amont de la 7ème conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre ces maladies, il est encore possible d’en faire des reliques du passé, même si à leur avis, beaucoup reste à faire.

En effet, dans son argumentaire d’investissement publié le 23 février dernier, le Fonds mondial indique avoir besoin d’au moins 18 milliards de dollars pour que l’horizon de 2030 reste atteignable pour venir à bout des épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme, et de renforcer les systèmes de santé publics et communautaires des Etats, afin de les préparer aux futures pandémies. Pour les communautés touchées de plein fouet par le VIH, le paludisme, la tuberculose, pour les générations actuelles et futures, le moment est historique.

 C’est pourquoi, à l’approche de la tenue de la 7ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial un demi-millier d’organisations de la société civile constitué de personnes vivant avec le VIH, affectées par la tuberculose et le paludisme, populations vulnérables, associations, parlementaires, élus locaux, travailleurs communautaires, soignants, personnalités publiques des pays francophones d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, unissent leurs voix pour inciter la Commission européenne, les Etats francophones, et particulièrement la France et le Canada, en tant que hôtes des deux précédentes conférences, ainsi que la Suisse et la Belgique, à augmenter considérablement leurs contributions. « La cible de 18 milliards de dollars est un seuil, non un plafond. Un échec aurait des conséquences irrémédiables ».

A la veille de la visite du président de la République de France au Cameroun, Impact Santé Afrique monte au créneau pour rappeler les enjeux. Deuxième contributeur après les Etats Unis d’Amérique, la France entend contribuer une nouvelle fois, voire augmenter sa cagnotte. Cependant, cet apport est conditionné par la contribution d’autres pays. Raison du plaidoyer des signataires de l’appel suscité afin d’inciter Emmanuel Macron à engager ses pairs, non seulement à contribuer mais d’augmenter leur part d’au moins 30%.

Il faut dire que le spectre d’il y a 20 ans plane. A cette époque, les menaces et la létalité du VIH/sida, la tuberculose et le paludisme semblaient inéluctables. L’épidémie de VIH/sida venait de connaître son pic historique d’incidence avec 3,3 millions de nouveaux cas en 1997 et s’apprêtait à vivre son année la plus meurtrière en 2004 avec 3,1 millions de morts. Et sans les efforts internationaux, depuis 2000, la tuberculose aurait fait 66 millions de victimes et 1,7 milliard de cas de paludisme n’auraient pas pu être évités.

Nadège Christelle BOWA

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