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WASH au Cameroun: La mauvaise fortune des populations en quête d’eau potable

Face au déficit du réseau d’adduction d’eau, de nombreux camerounais sont obligés de créer eux-mêmes des moyens leur permettant d’avoir accès à une eau de qualité. Au rendez –vous, de nombreuses maladies et décès enregistrés au sein de la population.

Que signifie l’eau pour toi ? « C’est le piège ? », rétorque une ménagère habitant Nkoabang, à une quinzaine de Km de Yaoundé, capitale politique du Cameroun. Puis souriante, elle reprend « Que toi-même tu ne sais pas que sans eau la vie est impossible ? On boit, on se lave avec, on prépare avec, on lave les habits, les assiettes, la maison… -contre toute attente- c’est encore grave avec Coronavirus où, on a plus besoin d’eau pour se laver les mains », ajoute-t-elle. En effet, l’eau est essentielle à la vie. Malheureusement, dans le monde, 2,2 milliards de personnes vivent sans accès à de l’eau salubre ; près de trois milliards de personnes n’ont aucun moyen de se laver les mains pour lutter contre le coronavirus. Constat amer à l’occasion de la journée mondiale de l’Eau ce 22 mars 2021 sous le thème : « La place de l’eau dans nos sociétés et comment la protéger ».

Au Cameroun, la plupart des données ne sont pas renseignées sur le portail de données Un-Water ODD6 qui rassemble des données sur tous les indicateurs mondiaux de l’ODD 6 et d’autres paramètres sociaux, économiques et environnementaux clés. Que ce soit le pourcentage de la population camerounaise qui utilise un service d’eau potable géré en toute sécurité (située toutefois dans le graphique autour de 77% en 2017) ; celui de la population camerounaise utilise un service d’assainissement géré en toute sécurité (57%, 2017) ; la qualité de l’eau, etc. Cependant, les données disponibles ne sont pas rassurantes. Seulement 9% de cette population a accès à une installation de lavage des mains de base ; 40% est le degré de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au Cameroun (indicateur ODD 6.5.1, 2020).

Urgence pays

Selon, l’Institut national des statistiques (INS), en 2018, le taux moyen d’accès à l’eau potable est de 77% en milieu urbain et 45% en milieu rural. Les interventions réalisées et les campagnes de branchements sociaux ont permis de porter le nombre d’abonnés en milieu urbain à 446 976 en 2019 sur une population estimée à plus de 25 millions d’habitants dont 57% vit en zone urbaine et 43% en zone rurale. Face à ce déficit, le gouvernement avec l’aide des bailleurs de fond a mis sur pieds des stratégies d’intervention devant faire de l’assainissement et l’accès à l’eau potable une réalité dans le cadre d’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD). Egalement préoccupée par cette situation, la population est obligée de chercher par elle-même des moyens qui lui permettent de faire face.

En 2019, le MINSANTE/OMS évalue le taux de mortalité attribuable à l’insalubrité de l’eau, aux déficiences du système d’assainissement et au manque d’hygiène à 45,2 décès pour 100 000 habitants.

Cela n’est pas toujours sans conséquence au regard de nombreuses maladies hydriques et décès enregistrés au sein de la population. En raison de l’utilisation très fréquente des points d’eau non améliorés. Car, certains boivent cette eau non potable sans aucune précaution préalable. Par ailleurs, certains ménages ne disposent pas de latrines aménagées, les fosses des toilettes sont souvent vidangées en pleine nature ou dans les cours d’eau. En 2019, le MINSANTE/OMS évalue le taux de mortalité attribuable à l’insalubrité de l’eau, aux déficiences du système d’assainissement et au manque d’hygiène à 45,2 décès pour 100 000 habitants.  

De quoi faire de cette problématique une urgence Pays. Comme au Bénin où, selon le Quotidien Daabaaru, le pays est en passe de relever le défi de « l’eau potable pour tous ». En effet relève le journal, en 2016 à l’arrivée du gouvernement de la rupture, 6 béninois sur 10 manquent d’eau potable. Aujourd’hui, « En somme, presque tous les 12 départements du Bénin [environ 3 millions d’âmes] ont été impactés par les actions du gouvernement de la rupture, dans le secteur de l’eau, même si des efforts restent encore à fournir… », conclut le quotidien. En cette journée, le Sg de l’Onu appelle à « intensifier nos efforts pour véritablement valoriser l’eau afin que tous et toutes puissent jouir équitablement de cette ressource des plus précieuses ».

Nadège Christelle BOWA

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